Les onze familles

Sacré caractère

 Une websérie de 12 films courts sur des polices qui ont du caractère !

  • Les humanes

  • les humanes, garaldes et réales constituent la famille des caractères « classiques » (empattements triangulaires, axe plus ou moins incliné, faible contraste plein-délié).

    Centaur, un caractère humane.

    Les humanes rassemblent les premiers caractères romains créés au xve siècle par les imprimeurs vénitiens, s’inspirant des manuscrits humanistes de l’époque. Ces polices, plutôt rondes en opposition aux gothiques du Moyen Âge, sont caractérisées par des empattements courts et épais, et un faible contraste entre pleins et déliés.

    Ces polices s’inspirent notamment de la minuscule caroline, imposée par Charlemagne dans son empire. Elles y ajoutent les majuscules issues des inscription latines. C’est le début des alphabets doubles (minuscules + majuscules).

    « Certaines humanes, comme l’ITC Berkeley Oldstyle et l’Italia ont plusieurs caractéristiques communes: les bas-de-casse sont petits par rapport aux capitales, la barre du « e » est oblique, l’axe est nettement incliné vers l’arrière, le contraste est faible entre les pleins et les déliés, et l’empattement triangulaire est court et épais1. »

    Les garaldes

    Garamond, un caractère garalde.

    Ce groupe est nommé « ?garalde ?» en hommage à Claude Garamont et Alde Manuce (xvie siècle). Les garaldes ont en général des proportions plus fines que les humanes, tout en ayant un plus fort contraste entre pleins et déliés. Les graisses des garaldes sont réparties selon un axe oblique.

    En France, sous François Ier, les garaldes ont été l’outil qui a favorisé la fixation officielle de la grammaire et de l’orthographe.

    Les réales

    Times New Roman, un caractère réale.

    Les réales sont les polices de caractères typiques de la période classique, incarnant notamment l’esprit rationnel de l’époque des Lumières. Le contraste plein-délié est encore plus marqué que dans les deux premiers groupes, les graisses se répartissent maintenant selon un axe quasi-vertical.

    Les réales sont le résultat de la volonté de Louis XIV d’inventer de nouvelles formes typographiques, d’une part pour trouver un successeur au Garamond, d’autre part pour rivaliser en qualité avec les différents imprimeurs de l’Europe.

    Le Baskerville et le Caslon appartiennent à cette famille1.

  • les didones, mécanes et linéales constituent la famille des caractères « modernes » (période industrielle : traits simples, fonctionnels).
  • Les didones

    Bodoni, un caractère didone.

    Les didones tirent leur nom des caractères Didot et Bodoni. Ces polices, datant de la fin du xviiie siècle et du début du xixe siècle, sont reconnaissables grâce à leur très grand contraste entre pleins et déliés (déliés extrêmement fins), la verticalité des caractères et leurs empattements horizontaux et fins.

    Elles correspondent aux didots de la classification Thibaudeau.

    Les didones ont notamment permis au Premier Empire français de se doter de polices très différentes des polices utilisées par les rois de l’Ancien Régime.

    Le Didot et le Bodoni sont caractéristiques de cette famille2.

    Les mécanes

    Rockwell, un caractère mécane.

    Le nom « ?mécane? » évoque l’aspect très mécanique de ces polices, qui sont contemporaines des grands développements industriels (début du xixe siècle). Les principales caractéristiques de ces polices sont un très faible contraste pleins-déliés et des empattements rectangulaires.

    Elles correspondent aux égyptiennes de la classification Thibaudeau.

    Appartiennent à cette famille : le Clarendon, l’ITC Lubalin, l’ITC Officina Serif Book, le Rockwell3.

    Les linéales

    Les linéales rassemble l’ensemble des caractères sans empattement (ou sans serif). Elles regroupent les polices Helvetica, Franklin Gothic, Arial, Futura, Gill Sans4.

    Elles correspondent aux antiques de la classification Thibaudeau.

    Le British Standard 2961 divise ce groupe en quatre sous-groupes : grotesque, néogrotesque, géométrique et humaniste.

    Les linéales grotesques

    Akzidenz-Grotesk, un caractère linéale grotesque.

    Les grotesques sont des polices apparues au xixe siècle. Elles ont généralement un léger contraste entre le plein et le délié et des courbes plutôt angulaires. Les attaques et terminaisons ont des coupes des traits généralement horizontales, leur G a souvent un éperon et leur R une diagonale sinueuse5.


    Les linéales néogrotesques

    Univers, un caractère linéale néogrotesque.

    Les néogrotesques sont des polices inspirées des grotesques mais ont habituellement moins de contraste entre le plein et le délié et ont des courbes plus régulières. Leur G n’a habituellement pas d’éperon et les attaques et terminaisons ont des coupes des traits généralement obliques5.


    Les linéales géométriques

    Futura, un caractère géométrique.

    Les géométriques sont des polices construites à partir de cercles, de rectangles et de formes géométriques simples. Ces formes sont répétées dans plusieurs lettres ou symboles. Elles ont généralement très peu de contrastes entre plein et délié.


    Les linéales humanistes

    Gill Sans, un caractère linéale humane.

    Les linéales humanes ou humanistes sont habituellement basées sur les proportions des capitales romaines et des minuscules humanes ou garaldes, et non sur les grotesques. Elles ont généralement un certain contraste entre plein et délié.

Famille des caractères d’inspiration calligraphique

les incises, scriptes et manuaires constituent les caractères d’« inspiration calligraphique ».Les incises

Albertus, un caractère de type incise.

Les incises sont des polices qui évoquent la gravure des caractères dans la pierre ou le métal. Par exemple, les polices Trajan ou Lithos, dessinées en 1989 par Carol Twombly, s’inspirent respectivement de la colonne Trajane et des façades des temples grecs.

Les caractères de la famille des incises sont assez différents mais peuvent se distinguer par quelques traits particuliers, tels que l’aspect « gravé » rappelant la capitale romaine6, la présence d’empattements (ou d’amorces d’empattement) en forme de triangle ou la forme évasée des fûts7.

Les scriptes

Kuenstler, un caractère de type scripte.

Les scriptes sont les polices évoquant le tracé d’une écriture à main levée. Elles semblent être écrites à la plume, avec une forte inclinaison. Les lettres peuvent souvent être liées les unes aux autres. Les fameuses anglaises font partie de cette famille.

Les manuaires

Les manuaires comprennent les écritures antérieures à la typographie, tracées à la plume, mais aussi des créations modernes où le tracé manuel (à la plume, au pinceau ou autre instrument) est prépondérant.

Les fractures

Les fractures (de l’allemand fraktur) correspondent aux caractères couramment appelés « gothiques ». Ces polices se caractérisent par des formes pointues et anguleuses.

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